14 juin 2007

TUNISIE : Capitaine du SN, vainqueur de la Coupe de Tunisie 2007

Amine Rezig
« Diversité tactique et réussite dans les trois points, clés de notre réussite »
• L’échec en finale du championnat nous a stimulés
• Nous étions les plus réguliers
• Le cru du SN, son éternel atout

Vous gagnez la coupe au terme d’un match très disputé face au CA. Cette coupe peut-elle effacer la déception du championnat?
Elle ne peut nous faire oublier la déception que nous avons connue pour avoir perdu le titre de champion, mais compte tenu de l’énorme pression que nous avons subie après la défaite contre l’ESS et de la régularité impressionnante dont le SN a fait preuve cette saison, je peux dire que la Coupe de Tunisie a été très bien accueillie à Nabeul. Après un départ timide, nous sommes parvenus à déstabiliser le jeu du CA en finale.
La 4e période a été presque impeccable de notre côté. La solidité de la défense, l’esprit d’équipe et le rôle des individualités ont aidé le SN à s’adjuger la coupe avec brio. Je savoure encore ce succès et je crois que je ne l’oublierai jamais.

«Défense compacte»

Comment êtes-vous parvenus à panser les plaies de cette défaite en championnat?
Nous sommes restés sous le choc quelque temps mais cet échec nous a stimulés. Nous avons perdu le titre en deux matches qui ont effacé un parcours exemplaire et une régularité sans faille. Le risque était énorme avant de jouer la finale. Nous aurions pu tout perdre en quarante minutes. Cela aurait été alors un coup dur. Je crois que nous avons su transformer la déception en une volonté de fer. Nous avons décidé de jouer comme des guerriers. Pas question de sortir les mains vides d’une saison que nous avons par moments dominée. Nous voulions oublier le championnat et la pression du public et gagner une coupe qui enrichira notre palmarès.
Quelles sont les grandes satisfactions dans le jeu du SN cette saison?
Je dirais sans hésitation la défense collective et compacte. Nous sommes fort appliqués dans ce compartiment où nous nous complétons remarquablement et posons d’énormes problèmes à tous nos adversaires.
En attaque, le SN a beaucoup progressé au niveau du jeu placé et réfléchi. La rotation de l’effectif donne une diversité tactique qui nous a souvent aidés. Autre satisfaction, c’est la réussite dans les tirs à trois points. Nous avons au moins cinq bons pointeurs dont l’adresse est remarquable.
Au SN, nous sommes toujours capables de trouver des solutions à toutes les situations de jeu et les contraintes rencontrées. C’est, à mon avis, notre plus grand mérite.

«Anis H’didane,
la grande
révélation…»

Y a-t-il eu des révélations au SN ?
Le SN a misé sur ses jeunes depuis 9 ans déjà. Ma génération, celle de Maâlaoui, Ben Abdallah et Mebarek, s’est forgé un style de jeu et un bon capital confiance. Cela n’a pas empêché l’éclosion de nouveaux jeunes qui ont pris une place au soleil dans ce club formateur. Pour cette saison, je pense que Anis H’didane a été la grande révélation du SN. Très précieux en finale de la coupe, c’est un joueur capable de vous offrir des solutions, même sans avoir une bonne position de jeu. Il a réalisé une grande saison.

Au fil des saisons, le SN est l’équipe qui compte le plus sur son cru. Cela veut-il dire que le SN ne peut pas réussir avec les recrues?
La tradition du SN dans la formation des jeunes talents n’est pas à prouver. A Nabeul, on vit avec et pour le basket dès le jeune âge.
Nous avons de bons formateurs et une matière première intéressante. Quand vous avez dans chaque poste deux joueurs de valeur qui connaissent bien le club, pourquoi alors recruter ? C’est vrai qu’un joueur étranger de qualité aurait pu nous aider sous le panneau, mais la qualité de l’effectif disponible nous a permis de voler haut.

Qu’est-ce qui manque au SN pour pouvoir réussir sur tous les fronts ?
Lors des deux dernières saisons, nous avons joué pour le doublé.
C’est une grande performance, à mon avis. Le problème, c’est que, à deux reprises, notre mental n’agit pas dans le bon sens, c’est-à-dire celui de la victoire.
Nous fléchissons après avoir tant donné . Je dirais que nous avons la manie de prendre certains adversaires à la légère ou de crier trop tôt à la victoire. Nous devons nous améliorer dans ce domaine, car le cycle de victoires et de défis ne fait que commencer.

Après deux méchantes blessures méchantes, la coupe vous a sûrement consolé…
Après avoir contracté une blessure aux ligaments croisés l’année dernière avec une absence prolongée de 10 mois, j’ai été victime cette saison d’un accident qui aurait pu me coûter un œil (contact musclé avec un joueur de l’USM).
Je n’arrivais pas à expliquer cette série noire. Heureusement qu’avec de la patience et des sacrifices, j’ai pu rejouer… et gagner des trophées.

Rafik EL HERGUEM