15 mai 2007

MAROC : Salé a fêté ses… basketteurs


L'ASS a remporté le prestigieux trophée de la Coupe du Trône édition 2006-2007
Les Slaouis ont fêté, comme il se doit, leurs héros vainqueurs de la Coupe du Trône. Ont été conviés à la cérémonie, les autorités locales, avec à leur tête le gouverneur Mohamed Sabri, les parlementaires, les présidents des communes, les élus locaux, les dignitaires de la Cité et la presse.


Un moment mémorable dans un cadre féerique au bord du Bouergerg, face au minaret de la Tour Hassan en cette soirée tiède et calme du vendredi. Une ambiance ludique, baignée par une musique andalouse. Les joueurs et les dirigeants ont reçu des récompenses en fin de soirée sous les applaudissements d'une assistance qui ne pouvait cacher sa fierté. Le même scénario pourrait se reproduire dans les semaines à venir si les Slaouis parviendraient à remporter le titre de champion qui n'est plus qu'à quelques encablures.

L'ASS aura ainsi glané le 2e trophée de son histoire. Elle aurait pu en obtenir d'autres si elle n'avait raté deux finales de championnat et de coupe. Qu'à cela ne tienne, les Slaouis ont donné l'exemple d'une gestion digne de plagiat et d'une force de caractère mirobolante. En effet, depuis leur accession à la Cour des grands en 1995, les riverains du Buregreg ont vécu le pire que l'on pourrait imaginer.

Une équipe qui s'entraînait le soir, en pleine air, sur le bitume, à la merci des intempéries, dans le courant d'air glacial de la vallée, sous la lumière faibles de 4 petits projecteurs. Une équipe qui ne recevait (aujourd'hui encore) que des miettes du Comité directeur qui lui revient de la dotation du sponsor. Une équipe qui donnait la priorité aux «fils du pays» et dont l'espoir reposait (et le demeure) sur son président Saâd Hassar à qui l'ASS doit amplement le prestige qu'elle a atteint aujourd'hui.

L'ASS n'est pas donc un cas classique mais un exemple de solidarité, d'altruisme, de courage et d'un civisme avéré. Dans les années 90, la trésorerie était d'une telle aridité que les joueurs eux-mêmes faisaient le tour des établissements scolaires pour … vendre les billets. Ils le faisaient de leur propre gré et reversaient le produit au trésorier. Les joueurs faisaient eux-mêmes le ménage dans le semblant de terrain d'entraînement, annexe au Stade Al Massira.

La plupart regagnaient les lieux à … pied. C'est dire la fibre patriotique de cette génération de joueurs et de dirigeants qui ont bravé les intempéries, l'impasse financière récurrente, les déplacements dans des conditions souvent pénibles, tout cela pour la cause de la cité. L'ASS était, et le demeure, l'équipe la moins budgétivore de notre championnat national. Elle a souffert le martyre, sans se lamenter, sans pleurnicher, sans se révolter et sans jeter la pierre sur autrui.

Elle a fini par forcer le destin et atteindre les sommets grâce, répétons-le, à ses hommes. Salé n'a pas enfanté des basketteurs seulement mais également un grand entraîneur du nom de Saïd Bouzidi qui a formé des générations de joueurs durant 13 ans de labeur. Il a monté la présente machine qui peut naviguer au pilotage automatique. Le domaine de l'arbitrage n'est pas en reste, deux des meilleurs sifflets de notre championnat sont des «pirates», Nacer Benaghmouch et Karim Safir en l'occurrence.
Bref, Salé a donné l'exemple, le meilleur exemple.

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Vers un doublé

L'ASS a remporté la Coupe du Trône édition 2006-2007 aux dépends de l'IRT. Elle a fêté ses joueurs de la manière la plus élégante qu'elle soit. Les Slaouis mènent le bal en championnat et sont donc tout près de frapper un grand coup, celui de réussir le doublé. Un défi qui est dans leurs cordes, à moins d'une surprise de dernière minute.


Brahim Oubel | LE MATIN