REUNION - Sifflet coupé
Déjà
seul au sifflet la semaine dernière lors du match féminin TBB-BCD,
Michel M’Pota a décidé hier de jeter l’éponge. (Photo : JCF)
Michel
M’Pota, excédé alors qu’il était seul pour arbitrer hier Saint-Paul -
Tamponnaise, a décidé de quitter la rencontre en début de deuxième
mi-temps, laissant le match en suspens.
basket-ball : bcsp1 - tbb
On jouait depuis 2’16 dans la seconde période. Saint-Paul, pas dans
un grand soir, menait d’un point (38-37). La Tamponnaise menait bien sa
barque avec ses jeunes et sa recrue Nadyr Bouguern, arrivé seulement
lundi. Après un court passage d’une minute trente en première période et
déjà deux fautes, il avait fait sa rentrée sur le parquet pour la
deuxième mi-temps.Avant le coup de théâtre. Inédit de mémoire des joueurs, entraîneurs et même public hier au bord du terrain. Si Nadyr Bouguern n’aura pas eu le temps de montrer grand chose ni de prendre ses marques, il gardera en souvenir une scène inédite pour sa première à la Réunion. Le départ de l’arbitre, Michel M’Pota, en plein match. Et l’arrêt de la rencontre. Seul au sifflet de cette rencontre importante dans la course à la quatrième place - Fred Lauret, désigné pour constituer le binôme en noir n’a pas fait le déplacement -, Michel M’Pota s’était déjà retrouvé dans cette situation délicate les deux dernières semaines.
Samedi dernier, pour la rencontre féminine de Poule des as entre la Tamponnaise et le BCD, il était déjà seul pour arbitrer alors que Loïc Lebon s’était signalé par son absence. Hier, l’homme en noir a donc choisi les actes plus que la parole, alors qu’il a maintes fois exprimé sa désolation devant cette situation. Après quelques piques assez habituelles en première période avec le Tamponnais Romuald Tami-Tabeth notamment, c’est une remarque du coach saint-paulois Guillaume Dhaussy qui a allumé une mèche bien écourtée.
triste image du basket
"Je ne me sens pas capable de tenir le match tout seul, je préfère vous laisser vous amuser tout seul", a lancé en substance Michel M’Pota, laissant les joueurs médusés. Il prenait alors son sac, posait son sifflet, et prenait la direction de la sortie. À ses trousses pour le raisonner, Léonard Chalopin, président du BC Saint-Paul, qui officiait hier à la table de marque, ne parvenait pas à le faire revenir. Après cinq minutes d’atermoiements et alors que quelques joueurs s’entretenaient au shoot, la décision était prise de mettre fin aux débats.
Les deux capitaines notifiaient le constat du départ de l’arbitre dans les mêmes termes. Avec là, une question commune à tout le monde : que va t-il se passer pour la suite de ce match. Sera t-il rejoué intégralement, en partie, ou pas du tout ? La réponse devrait arriver demain.
Sans lever un sentiment de gâchis dans ce basket réunionnais où les polémiques se multiplient pour confiner au grotesque, comme dans le cas du championnat féminin (voir par ailleurs). "Ce n’est pas top pour l’image du basket local, concluait Léonard Chalopin. Je ne sais pas dans quel direction tout le monde veut aller". Pour l’instant, le GPS indique une impasse, avec un mur au bout.
Hervé Brelay