01 mars 2013

REUNION : Mickaël Var explose enfin chez les pros

 
Comme ici face à Châlons-Reims, Mickaël Var (en jaune) monte très haut cette saison avec Boulogne-sur-Mer, club de Pro B qu’il a rejoint à l’intersaison. (Photo : Jean-Philippe Carlier / SOMB)
 
basket-ball - Tombeur mardi de Cholet en 8e de finale Coupe de France, l’intérieur réunionnais explose cette saison en Pro B, à Boulogne-sur-Mer. Et voit plus loin que ce nouveau coup d’éclat.
Il y a déjà eu le SLUC Nancy, champion de France 2011, étrillé 103-87 le 15 janvier en 16e de finale de Coupe de France. Mardi, c’était au tour du champion 2010 de Pro A, Cholet, de tomber salle Damrémont, antre des Boulonnais (88-80). Un nouveau coup d’éclat pour le SOMB (Stade olympique maritime boulonnais), qui se retrouve en quart de finale de Coupe de France alors qu’il pointait en Nationale 3 il y a à peine 10 ans. Et une nouvelle confirmation que ce jeune collectif nordiste, 6e en Pro B et plus que jamais en course pour les play-offs, grandit à vitesse grand V. Avec dans ses rangs un Réunionnais qui, même s’il a peu joué mardi (15 minutes pour 4 pts et 4 rbds), suit la même courbe ascendante que son club. Mickaël Var, 2,04 m, 22 ans et des promesses plein les mains y a fait sa place.
"on me fait confiance"
Mieux, il l’a gagnée après des débuts prometteurs à Pau, où il a été formé, et un passage par Poitiers où il a pu faire ses premières armes professionnelles. Depuis, le Saint-Pierrois stagnait, en stand-by sur la piste de décollage de sa carrière. Boulogne lui a offert un deuxième saut, l’été dernier, après un essai concluant au sein d’un jeune collectif plein de potentiel. Et le grand Saint-Pierrois n’a pas retouché le sol, cumulant les performances de haut vol et garnissant une ligne de stats où il n’est plus utile de s’attarder sur la virgule pour y trouver une certaine profondeur. "À la base, je devais me retrouver dans la rotation et là je suis dans le cinq de départ, je fais des double-double (4 cette saison) et on me fait confiance", savoure le jeune homme.
Une cascade de blessures et des défaillances à l’intérieur lui auront offert ce rebond, à la fin de l’année 2012. Et lui l’a gobé, saisissant dès sa première titularisation la perche qui lui était tendue : 32 minutes, 14 points, 11 rebonds et un premier double-double en carrière le 23 novembre face à Rouen. La première pierre d’un édifice qui n’en finit plus de s’élever. Deux fois MVP de la journée de Pro B, les 26 décembre et 12 janvier, il est cette saison le 2e rebondeur de son équipe (120), 4e marqueur (236 points) et 3e à l’évaluation il affiche une moyenne de 9,8 points et 5 rebonds en 20 minutes (24 matches, 13 comme titulaire) avant d’aller défier demain Fos-sur-Mer en championnat.
"et pourquoi pas bercy !"
Le résultat d’un équilibre trouvé, aux côtés d’un des gros talents annoncés du basket français, Mouhammadou Jaiteh, 18 ans, et d’un effectif qui tourne à plein régime, "où dix joueurs sont capables de mettre 20 points dans un match", estime Mickaël. Du coup, "le championnat va plus vite que l’année dernière !, se marre t-il, en référence à une fin de saison 2012 difficile avec Pau. C’est sûr que quand on gagne... On est bien, on ne se prend pas la tête, les gens me font confiance, le coach aussi... Les conditions sont idéales pour bien travailler et avoir de bons résultats".
De quoi lui permettre de voir plus loin. Et de renouveler des envies d’élite nationale, à laquelle il a goûté du bout des doigts avec Pau. Un objectif teinté de la maturité d’un joueur prêt au fadeaway (tir en reculant) pour atteindre sa cible. "La Pro A, bien sûr j’y pense, confirme le numéro 12 du SOMB. Mais je veux prendre mon temps, continuer à travailler et pourquoi pas la retrouver avec Boulogne".
Il y goûtera sûrement, le temps d’un quart de finale de Coupe de France, mardi prochain, en affrontant Strasbourg, coaché par le sélectionneur Vincent Collet, qui devait au préalable disposer hier de Lille. La cerise sur un gâteau dans laquelle il espère croquer à pleines dents. "La Coupe n’est pas notre priorité, souligne le Saint-Pierrois. On la joue sans pression. Si ça passe, tant mieux, sinon tant pis. Notre priorité reste le championnat". Et la sienne de confirmer pour s’imposer au plus haut niveau en métropole comme avant lui Jean-Philippe Tailleman et Florent Éléléara. Voire faire mieux comme en coupe. : "Et pourquoi pas Bercy !", lance Mickaël sous forme de boutade. Et oui, après tout, pourquoi pas !