TUNISIE : Championnat national 2010/2011 - Qui arrêtera le SN et l’ESS ?
La suprématie de ce duo va-t-elle être mise en doute?
Le championnat démarre le 16 octobre sur fond d’ambiguïté et d’inquiétude. Le Mondial terminé, nous restons toujours satisfaits de ce que l’équipe de Tunisie a fait en Turquie. Mais la question qui se pose est la suivante : le championnat va-t-il enfin rebondir et retrouver sa crédibilité? Oui, nous sommes honorés de voir l’équipe de Tunisie chasser ses vieux démons et jouer avec courage contre des ténors, mais allons-nous en rester là? Le plus important, c’est que les structures du basket tunisien (de la FTBB aux clubs) suivent l’élan déclenché par le Mondial turc. Sinon, ce Mondial n’aura pas marqué l’histoire du basket tunisien. Cet énorme écart entre la sélection et les clubs est une vérité que nul ne peut contester.
Le championnat, tel que nous le suivons depuis des années, n’est plus emballant. On sait à l’entame de la première phase que le SN et l’ESS vont jouer la finale, et que 85% des matches que l’on va disputer n’auront aucun intérêt. Avec tout le respect que l’on doit aux autres clubs, aux entraîneurs et aux joueurs, le championnat a perdu beaucoup de sa crédibilité étant la disparité des forces entre le duo SN-ESS et le reste du peloton.
Trop forts par rapport aux autres? Si on se fie aux statistiques depuis 2006, la réponse est oui, aucun n’a pu déranger le SN et l’ESS dans l’octroi du titre de champion. Ce n’est plus une tendance passagère, c’est un fait qui s’est confirmé. Pour analyser plus ce point, on parlera sûrement du recul des adversaires du SN et de l’ESS. Autant ces deux équipes sont organisées et dotées de moyens financiers importants, autant leurs concurrents ont perdu leur stabilité et leurs qualités techniques avec des joueurs de moins en moins brillants. Formation, domination du football, incompétences techniques et de direction, les raisons sont multiples pour expliquer la «régression» des adversaires du SN et de l’ESS. Où sont passés EZS, l’US Monastir, la JSK, le CA, l’ESR, ceux qui avaient leur mot à dire en championnat? Ils ont perdu beaucoup de leur solidité pour être de simples «trouble-fêtes» et non des acteurs principaux.
L’ESS met le paquet…
Commençons par le SN, tenant du doublé et brillant avec sa stabilité et ses qualités collectives. Aujourd’hui, les Nabeuliens ont une culture de victoires qui leur a permis de dominer la compétition la saison dernière.
L’ensemble nabeulien comptera sur les mêmes atouts, à savoir le collectif qui prime sur les individualités, la défense et le cru du club. Le tout dans un intéressant format athlétique. Sans «user» ses finances, le SN a su monter une équipe homogène qui n’est pas très spectaculaire, mais qui favorise les résultats et les titres. L’épine dorsale de l’équipe est maintenue avec Nizar Kenioua, les H’didane, Trabelsi, Sergueï et Moïne.
Par contre, l’ESS, l’équipe qui a investi le plus d’argent l’année dernière, est passée aux grands changements. Ridha Laâbidi est parti, Salah Mejri est passé à Anvers, alors que Amine Rezig a débarqué. Côté joueurs étrangers, Jomaâ a quitté l’ESS, alors que les dirigeants étoilés s’activent pour renforcer leurs rangs. On promet une ESS plus régulière et qui devrait optimiser la richesse de son effectif.
L’USMonastir, Ezzahra, la JSKairouan, le CAfricain et l’ESRadès, assez timides par rapport au passé, essayent chacun de démarrer la saison sur un rythme soutenu. L’USM reste la plus «proche» du duo SN-ESS, alors que la JSK, conduite encore par Walid El Gharbi, aura beaucoup de peine pour rééditer le scénario de la saison dernière. Les départs de Maoua et de Jouadi ont privé l’équipe de deux joueurs très précieux. Le comité directeur de la JSK a tout fait pour marginaliser la section basket à Kairouan. Finies les années où la JSK jouait les premiers rôles. Le CA, EZS et l’ESR continuent quant à eux la transition et la restructuration douloureuse. Eux aussi n’ont plus l’aura du passé. Outaïel Ouij, Ryadh Ben Abdallah et Sami Husseïni, entraîneurs respectifs des trois clubs, devront chercher de jeunes joueurs et rebâtir des équipes compétitives.
La saison 2010/2011 voit le retour de l’ESGoulette (nouvelle appellation) parmi l’élite. Abdessattar Elloumi conduira les jeunes de la saison dernière tout en comptant sur Slim Rajhi, Ali Amri et Karim Ben Salah, ex-trio clubiste. Le retour gagnant enfin? C’est ce que tout le monde espère. Les autres clubs auront aussi un rôle à jouer, mais en coupe, tels que le CSCheminots, solide par ses traditions malgré des résultats moins brillants que dans les années 90, ou le CAB.
Finissons avec la formule adoptée qui divise la compétition en 3 phases : première, play-off, super play-off (deux parties lui aussi). Ce sera une formule longue, surtout au début où l’on jouera deux fois par semaine. Le meilleur choix? Le passé montre que ce genre de formule n’a rien apporté au championnat.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home