06 mai 2010

BENIN : Reléguée en 2ème division:Aspac dames fait les frais d’une lourde sanction

L’une des surprises du championnat national de basketball au niveau des dames est la descente en division inférieure de l’Aspac. Les filles de Lamatou Tègbè sont condamnées à jouer la saison prochaine en 2ème division à cause de leur contre performance. L’équipe évolue cette année sans la plupart de ses meilleurs éléments sous le coup d’une sanction infligée par la fédération nationale de la discipline.

L’Aspac dames, l’une des meilleures formations de basketball du pays dans cette catégorie a perdu de ses éclats et son statut de foudre de guerre devant les autres clubs de la place. Les contreperformances alignées cette saison au cours du championnat ont définitivement scellé le sort des sociétaires du Port autonome de Cotonou. Elles ont fait profil bas devant leurs proies qu’elles supplantent souvent sur le parquet. Et l’ultime chance qui s’offrait aux protégées de Lamatou Tègbè pour finir sur une note de gaité leur saison, a filé entre leurs doigts lors de la dernière journée face à l’équipe de Renaissance. Elles ont perdu de justesse avec un panier de moins que leurs adversaires du jour. Le score était de 43-45. De quoi signer définitivement la relégation. L’équipe descend en 2ème division. Une situation qu’on ne pouvait pas prévoir au début de la compétition.

Le malheur de l’Aspac

Le malheur de cette équipe n’est peut-être pas sur le terrain. Il réside dans le comportement des membres de l’encadrement technique, en l’occurrence de la réputée, Lamatou Tègbè, seule femme en Afrique de l’Ouest titulaire du grade le plus élevé d’entraîneur. Elle serait à la base d’un conflit qui oppose ses joueuses à la fédération béninoise de basketball. Egalement à la tête de l’équipe nationale juniore féminine de la discipline, elle est soupçonnée d’avoir dissuadé cinq joueuses de l’Aspac d’aller défendre les couleurs nationales lors des derniers jeux de la Cen-sad, organisés au Niger en Septembre 2009. Alors que ses protégées appelées en sélection participaient déjà aux séances d’entrainement pour prendre part à la compétition, elles y ont renoncé à la veille du déplacement de l’équipe sur Niamey. Une situation qui a failli empêcher le Bénin de voyager, d’autant que l’équipe n’est plus au complet pour aller défendre les couleurs nationales. Mais, la fédération s’est pliée en quatre pour combler le vide, certainement au prix de nombreux sacrifices consentis par les joueuses appelées à la dernière minute par un collège d’entraîneurs.

Comment en est-on arrivé là ?

De nos investigations, il ressort qu’à quelques jours des jeux de la Cen-Sad, le Bénin s’est retrouvé face à une situation qui devrait le conduire à présenter une équipe féminine juniore contrairement à son plan de départ qui prenait plutôt en compte la sélection féminine séniore. Selon nos informations, la fédération a alors décidé de se conformer aux exigences des organisateurs des jeux. A l’interne, elle est tenue de faire un réaménagement. C’est ainsi qu’elle a constitué un encadrement technique en confiant le premier rôle de l’équipe juniore à l’entraîneur de la sélection séniore. Un remaniement technique qui n’aurait pas plu à Lamatou Tègbè dont l’équipe revenait d’une désastreuse campagne tunisienne. Avec ce changement intervenu, les cinq joueuses de l’Aspac, prétextant de diverses raisons peu convaincantes, ont signifié leur forfait aux dirigeants de la fédération qui ont qualifié leur acte de trahison et de mauvaise foi. Cahin-caha, la délégation a pu s’envoler sans Lamatou Tègbè et ses filles. La fédération a décidé de sanctionner ce comportement. Elle a infligé une sanction d’un an aux cinq joueuses. Durant cette période punitive, les intéressées sont suspendues de toutes les compétitions statutaires. La décision a été reçue comme un coup dur par l’Aspac qui n’a pas pu aligner ses meilleurs éléments pour le championnat. L’équipe était diminuée et le résultat qui a suivi est sa relégation en 2ème division pour mauvaise performance. Bientôt, place à la Coupe du Bénin. Et la sanction est toujours en cours. Visiblement l’Aspac aura du mal à réunir les ressources pour sauver la saison. Par ailleurs, les cinq joueuses sous sanction étaient déjà au cœur d’un conflit entre le centre sports et études de la présidente de la fédération béninoise de basketball, Célestine Adjanohoun et leur club. Selon nos informations, elles ont été détectées à l’intérieur du pays puis internées dans ledit centre où elles poursuivent leur scolarité. Mais sans un accord avec leur maison d’accueil, elles ont été recrutées par l’Aspac.

FN