Le Saint-Louis Basket Club se retire de toutes les compétitions organisées par la Fédération sénégalaise de basket. La décision a été notifiée au public à l'occasion d'un point de presse tenu, hier, à la salle des fêtes de la capitale du Nord, par le président Me Alioune Badara Cissé, en présence des joueuses du club, d'une forte délégation de l'équipe de football de la Linguère de Saint-Louis venue en renfort et de nombreux férus de sport de la ville de Mame Coumba Bang.
(Correspondance) - Me Alioune Badara Cissé l'a clairement expliqué hier, en faisant face à la presse, lorsqu'il martèle : ‘Si l'on a envie de rayer la ville de Saint-Louis de la carte sportive du basket, qu'on le dise. Le Saint-Louis Basket club n'ira pas jouer à Louga, il n'ira jouer aucune autre compétition et déclare cette année close. Le président du Slbc de rappeler, sous les vivas de l'assistance, qu'‘on ne peut pas vouloir gérer de la même manière des incidents qui se sont déroulés le 14 avril à Saint-Louis, hors du stadium Joseph Gaye, à l'insu de chacun d'entre nous, les dirigeants et ceux du 2 juin. On ne peut pas sur cette même base, assimiler les deux incidents alors que ceux du 2 juin se sont déroulés dans le stade, la veille du scrutin, hors de tout service d'ordre. A la neuvième minute du premier quart temps, une brique atterrit sur la tête de l'entraîneur consacrant la fin du match’. Cette sortie fait suite à la décision de la fédération de programmer les matchs du Slbc et du Duc à Louga et à Thiès et à huis clos, suite aux incidents qui ont été notés, le week-end dernier à Dakar, à l'occasion de la première manche de la demi-finale de la coupe du Sénégal, mettant aux prises ces deux équipes-phares du basket sénégalais. A cela s'ajoutent les amendes de 500 mille francs au Duc et de 200 mille francs à Slbc. Toutes choses qui n'ont fait qu'exacerber le sentiment de révolte qui couve au sein du club double finaliste de la saison dernière (Coupe et championnat du Sénégal), depuis quelques années maintenant. Au surplus, les dirigeants saint-louisiens jugent les décisions de la fédération inéquitables, disproportionnelles et ont le sentiment d'être les dindons de la farce face à une situation où ils se considèrent comme des victimes et non des acteurs fauteurs de troubles. Par ailleurs, estimant que nul n'a le droit de jeter en pâture les filles du Saint-Louis Basket Club, Me Alioune Badara Cissé a expliqué comment lui et ses collaborateurs en sont venus à prendre cette décision extrême. Le président du Slbc de laisser entendre que ’nul d'entre nous n'a le droit de soumettre ces jeunes filles à une vendetta, à des dangers. Ce sont quand même nos filles, c'est entre nos mains que leurs parents ont accepté de les placer. Nous en sommes entièrement responsables. Un trophée qui coûte, à peine, 50 000 F Cfa vaut-il des matchs qui se jouent à coups de 300 000 F Cfa par semaine, vaut-il que l'on puisse soumettre ces filles à des blessures qui peuvent, d'un point de vue esthétique, ruiner non seulement leur carrière sportive mais également leur carrière de femme. Cette brique qui a blessé l'entraîneur Raoul Toupane, ce solide soldat, lui occasionnant une incapacité temporelle de travail de plusieurs jours aurait-elle atterri sur la frêle tête d'une de ces demoiselles que ç'aurait été un autre tollé. En mon âme et conscience, j'ai pensé qu'il faut arrêter ce massacre qui n'a que trop duré’, lance, toutes voiles dehors, Me Cissé. Dans la foulée, le secrétaire général du gouvernement du Sénégal n'a pas manqué de jeter des pierres dans le jardin de la Fédération sénégalaise de basket qui ‘brille par son inefficacité, son incapacité et son incurie’. ’Une fédération incapable, impotente, qui ne prend jamais ses responsabilités à temps. Je ne suis pas nostalgique des événements de l'année dernière, mais je ne suis pas amnésique non plus, puisqu'ils sont récents dans la mémoire des Saint-Louisiens et des Saint-Louisiennes. Une programmation que rien ne justifiait l'année dernière, une précipitation à tenir un championnat sur les chapeaux de roue qui nous a valu successivement des défaites que rien ne justifiait. Sinon un surmenage physique sur des filles qui ne pouvaient plus supporter ce rythme frénétique de déplacements et d'aller-retour entre Dakar et Saint-Louis’, se désole-t-il. Au demeurant, le président du Saint-Louis Basket Club rappelle que ‘quand l'équipe nationale de basket féminine était en préparation pour les championnats d'Afrique, tout le monde a entendu les difficultés auxquelles elles étaient confrontées, pour des questions de prime entre 2 000 F et 3 000 F supplémentaires, un montant cumulé n'avoisinant même pas 700 000 F. Ayant entendu cela un soir, sur les ondes de Walf Fm, j'ai fait le nécessaire le lendemain en leur offrant, en présence de toutes les filles sélectionnées en équipe nationale, un chèque d'un million au nom de Monsieur le Premier ministre. S'ils veulent donc trouver un bouc émissaire, s'ils veulent trouver des gens qui ont vocation de détruire le basket, ce n'est pas de notre bord qu'ils vont le chercher. Et l'information la plus récente, c'est l'entretien que j'ai eu, aujourd'hui, à trois reprises, avec le comité de préparation du prochain championnat d'Afrique de basketball qui doit se dérouler à Dakar en septembre. Ils m'ont demandé de leur trouver des financements pour le dîner de la cérémonie de tirage au sort à hauteur de huit millions. Je me suis engagé, au nom du Premier ministre, de trouver ce montant et de le leur apporter’. Les incidents d'où tout est parti Le 2 juin dernier, veille de scrutin législatif, le Saint-Louis Basket Club et le Duc sont programmés pour jouer une rencontre de coupe du Sénégal aller à Dakar. Sans service d'ordre, le match n'a pas pu arriver à son terme. Des incidents survenus dans les tribunes vont se prolonger sur l'aire de jeu. Et c'est ainsi que l'entraîneur saint-louisien Raoul Toupane s'en tirera avec un crâne fracassé par des supporteurs présumés du Duc. Ce qui lui a valu un séjour à l'hôpital Principal de Dakar. Suite à ces incidents, la Fédération sénégalaise de basketball a décidé que tous les futurs matchs devant mettre aux prises les deux équipes ‘rivales’ se dérouleront à Thiès et à Louga et a infligé une sanction de 500 000 F Cfa au Duc et de 200 000 F Cfa au Slbc. Une décision qui a déclenché l'ire des dirigeants du Slbc qui crient au scandale et parle de parti-pris de la Fédération sénégalaise de basket. Ce qui fait mal aux dirigeants du Slbc, c'est le lien établi par la Fédération entre les incidents qui se sont déroulés le week-end dernier à l'intérieur du stadium Marius Ndiaye et ceux qui se sont produits à Saint-Louis, le 14 avril dernier, en championnat, en dehors du stade, après que les supporteurs du Slbc se sont bagarrés avec ceux du Duc, pour sanctionner les deux équipes. Gabriel BARBIER |
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