TUNISIE : Finale super play-off — L’ESS remporte le 1er acte

«Nous avions plus de solutions…»

Maher Khanfir, l’imperturbable et inépuisable meneur de jeu étoilé, loue la disponibilité des solutions du côté de son club. Le sort du championnat est-il scellé? Pas encore pour lui. Le plus dur reste à faire

Les années n’ont fait qu’aguerrir Maher Khanfir dont la gentillesse, la discipline et la valeur technique ne sont plus à démontrer. Après avoir goûté au titre une première fois avec l’USM, l’enfant de l’ESS revient à la maison et ils se trouvent, lui et son club, à 40 minutes de la consécration. C’est que la victoire des Etoilés samedi dernier à Nabeul, grâce à un panier astucieux et salvateur du même Maher Khanfir, a mis l’équipe de Nabil Hattab sur la voie royale, 26 ans après son dernier titre de champion. Nous ne reviendrons pas sur les détails de ce match fou, équilibré et parfois musclé. Nous parlerons plutôt de deux clubs braves et complets qui atteignent la dernière étape du championnat, cela s’est joué sur rien puisque la victoire a été assurée à la dernière seconde . Un beau vainqueur et un superbe vaincu au terme de 40 mn de jeu. Maher Khanfir, le meneur de jeu étoilé, a été l’homme le mieux inspiré. Malgré le poids des années, il a été capable encore de percer et de prendre l’initiative avec des débordements qui ont permis à l’ESS de provoquer des fautes, et de bénéficier des «assists» utiles et réussir des paniers. Le capitaine étoilé parle avec nous de trois choses. Comment a-t-il vécu les derniers moments de la partie, les significations de cette première victoire et le secret des progrès de l’ESS cette saison. «Un match nerveux» Notre interlocuteur est d’accord pour qualifier ce match de «nerveux et musclé. Les deux équipes ont été agressives dès le début, mais par la suite, les débats musclés ont tourné aux fautes individuelles. Braâ a payé cher son engagement physique, alors que Huglay a été piégé par Maâlaoui des le début du match. Il l’a obligé à défendre hors de la zone. L’Américain a totalisé 5 fautes aussitôt qu’il commençait à être décisif. Selimène, un joueur si talentueux, était à sa 4e faute dès le 3e quart-temps. A un certain moment, j’ai eu peur quand nous n’avions plus de rebondeurs. Le SN n’a pas été si percutant à l’intérieur de la raquette. Ils ont voulu passer par les tirs à 3 points coûte que coûte et cela nous a facilité la tâche. Les derniers moments du match ont été durs à vivre. La victoire était au bout des doigts. Je prends la balle en cherchant à provoquer la faute, mais les joueurs du SN me laissent jouer. Je donne la balle à Mestiri qui tire à plus de 7 mètres du panier. Son tir échoue sur la planche et ne touche pas le panier. C’est à ce moment que Maâlaoui est piégé. La balle descend. Je la récupère et j’ajuste mon poignet pour réussir le panier de la victoire». C’est la victoire des solutions riches et multiples des Etoilés. Après les sorties de Huglay, Braâ, Selimène et Dhouibi, l’ESS a trouvé en Bokri, Mestiri, Neddari et Toumi des joueurs généreux et efficaces dans les tâches défensives. Après ce blocage du premier quart-temps, l’ESS a retrouvé son calme et son jeu en vitesse malgré l’excès d’individualisme de Selimène. Au bout du compte, l’intelligence collectivea était du côté de l’ESS qui a défié un SN redoutable chez lui et devant son public. «Oublier la victoire» Gagner le SN à Nabeul permet-il à l’ESS, avec la forme dans les jambes et dans la tête, de prendre option sur le titre 2007 ? M. Khanfir le rejette: «La victoire aussi précieuse qu’elle soit ne veut rien dire. Il faut l’oublier et se concentrer sur le match de Sousse. Le SN est fort par les qualités collectives de ses joueurs et sa maturité. Nous sommes à 40’ d’un titre qui fuit l’ESS depuis 26 ans. Nous voulons faire plaisir à notre public, mais soyez sûrs que nous serons sous pression, peut-être plus que le SN. Eux, ils vont jouer le tout pour le tout pour disputer la belle à Nabeul. Ils sont capables de réagir». L’ESS aura rendez-vous dans une semaine avec l’histoire en cas de victoire. Elle est passée cette année à un palier supérieur. Finies les années où elle jouait uniquement les trouble-fêtes : «Les recrues ont donné le plus» La machine étoilée a mis du temps avant de carburer et de cartonner. Les renforts effectués ont-ils bonifié l’équipe. M. Khanfir dit «oui eu égard à la valeur individuelle de Selimène, Dhouibi et Huglay. Ils ont donné le plus et permis à l’ESS de disposer de solutions variées et riches. Face au SN, nous avions plus de solutions. Les dirigeants du club, et notamment le président de l’ESS et le président de la section basket-ball, ont mis le paquet sur l’équipe. Je n’ai jamais vu un intérêt aussi particulier à l’ESS durant toute ma carrière. L’équipe est soudée autour d’un noyau dur chevronné et efficace». Le côté mental sera bien entretenu cette semaine par Nabil Hattab, l’entraîneur étoilé. Rafik EL HERGUEM