CÔTE DE IVOIRE : PC a le permis pour conduire l’ABC
Gbotto Bohoui Pierre Célestin. Un nom auquel vous aurez du mal à coller un visage. Les premières lettres de ses prénoms feront sursauter votre entourage. PC, car c’est sous ce pseudo qu’on le repère. Et s’il a l’attention du public du basket ivoirien, c’est bien parce que c’est l’enfant de Daloa qui, malgré son jeune âge, conduit la machine de l’ABC.
A Daloa, dans les années 90, le jeune Gbotto est piqué par le virus du basket que lui ont inoculé ses frères aînés. «A l’école primaire, ce sont mes frères qui m’ont fait aimer le basket parce qu’ils m’emmenaient chaque fois qu’ils allaient jouer». A force d’être spectateur, on fini par vouloir être acteur. Et dès qu’il atteint le collège (en 6e), le jeune Pierre Célestin veut connaître encore plus de secrets de la balle au panier. Le centre de formation de Wolveryn du quartier Tazibo à Daloa l’accueille.
Le BAC en poche en 2002, Gbotto, et après trois saisons passées aux mains de l’OBC, PC profite d’un concours de circonstance pour taper dans l’œil de l’ABC, club champion de Côte d’Ivoire. En 2006, la FIBB organise l’Abidjan Jam Station. Le Sénégal attendu pour le tournoi fait volte-face. Pour pallier son absence, la FIBB constitue une sélection B de Côte d’Ivoire constituée uniquement de joueurs locaux. Gbotto Bohoui Pierre Célestin en fait partie. Sa prestation est haut de gamme et l’ABC ne se manque pas à le recruter. Les dirigeants Rouge et Blanc ont eu le nez creux.
Car lors de la saison 2006, PC se hisse dans le top 5 de l’année avec un trophée de meilleur Rookie (Révélation) de la saison. Le départ de Toualy Guy, maître à joueur de l’ABC, ne perturbe pas le jeune meneur qui participe sans faillir à sa première coupe d’Afrique des clubs dans l’enfer du Nigeria. «Nous avons été 6e mais ça été une belle expérience pour moi dans une équipe où je me suis bien intégré grâce à des noms tel qu’Amalambian Blaise», nous confie-t-il.
Cette saison, si l’ABC, défaite en Coupe Nationale, a pu sauver sa saison en se cramponnant au titre de Champion de Côte d’Ivoire, c’est grâce à la rage mais aussi au 20 points et 6 passes décisives par matchs de PC. Le retour de Toualy Guy, son «idole», ne l’a pas perturbé. «S’il y a des noms qui m’on fait aimer le basket, Toualy Guy y figure. Je faisais le voyage de Daloa à Abidjan juste pour le voir jouer». La concurrence au poste de meneur de l’ABC qui règne forcément entre les deux n’a pas atténué l’admiration que l’élève voue au maître. Car si l’ABC reste à son niveau c’est «aussi grâce à lui et à tous les anciens».
Et si l’un de ses rêves s’est réalisé, l’autre reste maintenant de participer à une CAN avec les Eléphants. Celui là sera difficile car la fédération a décidé de ne faire confiance qu’aux athlètes évoluant hors du pays. «C’est frustrant de savoir qu’on ne nous fasse pas confiance et qu’on nous ferme la porte de l’équipe nationale». Mais, «je veux participer à une CAN avec les Eléphants. Et si pour l’intégrer je dois évoluer en Europe, je me battrai pour y avoir une place afin de m’ouvrir les portes de la sélection». Une envie d’outrepasser les obstacles qui font de lui l’homme fort d’un ABC en pleine révolution.
Par Patrick GUITEY http://www.sport-ivoire.ci
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