MAROC : Entretien avec l’arbitre international Chlif Abdelillah) « Les changements dans les règles du jeu rendent le jeu encore plus attractif »

« Ma participation aux Jeux de Pékin honore le basket-ball national »
Après les Jeux de Pékin 2008, qui ont vu la victoire des USA devant l’Espagne, nous avons contacté pour vous l’arbitre international Chlif Abdelilah, qui à travers cet entretien nous parle des jeux et de son expérience internationale. L’Opinion-Sport : Tout jeune dans les années 70 avec la formation de Bouchentouf, avez-vous imaginé faire partie des meilleurs sifflets du continent ?

Chlif Abdelilah : C’est vrai quand j’ai fait mes premiers pas avec la formation de Bouchentouf, je n’avais en tête que de jouer au basket, m’amuser avec les copains du quartier, mais vu ma taille et sur conseil de M. Hadj Bouhlal, j’ai choisi la fonction d’arbitre, une activité qui consiste à diriger le jeu, mais surtout aider les joueurs à s’exprimer dans les meilleures conditions du jeu.

Q : Vos débuts dans l’arbitrage ?

R : C’était en 1985 au sein de l’école régionale de la Chaouia sous la conduite de Hadj Bouhlal, Hassan Alami , Akmil. En 1994, la Fédération Royale Marocaine de Basket-Ball sous la présidence du Dr Yousri Hammoudaa, a présenté ma candidature pour le degré d’arbitre international. C’était en Tunisie et là j’ai obtenu le grade d’arbitre international.

Q : Dans la technique de l’arbitrage, il y a l’avantage et désavantage ?

R : Les fondamentaux de l’arbitrage avoir de grandes qualités physiques, le souci de faire mieux à chaque fois. Cependant, un bon arbitre doit se mettre dans l’esprit du jeu et des joueurs, tout en respectant les règles du jeu. Pour l’avantage et désavantage, la prise de décision parfois est difficile, mais on calcule le degré de l’action avant de prendre une décision pour cela l’arbitre doit rester concentré sur le jeu et les joueurs.

Q : Comment s’est porté le choix sur vous, alors que vous n’arbitrez que rarement en championnat national ?

R : Rire. C’est vrai je n’officie pas régulièrement au championnat national, puisque que le plus souvent je suis désigné par la Fiba-Afrique pour diriger des rencontres à l’échelon africain, les observateurs de la fiba-monde prennent des notes sur l’évolution des arbitres, et de là le choix se fait pour voir qui va désigner le continent africain durant le Championnat du Monde ou les Jeux Olympiques.

Q : Le développement du jeu est étroitement lié à celui de l’arbitrage ?

R : Depuis la naissance du basket-ball en 1891, le jeu d’une année à l’autre évolue aussi bien du côté physique que technique, donc l’arbitrage doit suivre, d’où des exigences de la part des arbitres, cela signifie qu’un bon arbitre doit être aussi rapide que les joueurs, avoir une grande connaissance des nouvelles règles comme vous le savez les règles du jeu changent très souvent et ce pour rendre le jeu plus attractif.

Q : Votre sentiment durant les Jeux ?

R : Croyez-moi, lorsqu’on se trouve devant des joueurs qu’on a l’occasion de suivre à travers le petit écran, on pense qu’on est dans un rêve, mais dès le premier entre - deux on sent qu’on est dans le réel et là on doit faire honneur à notre pays, plus qu’à nous-mêmes, imaginez un arbitre fausser le déroulement de la partie , on va parler plus de ses origines.

Q : L’impact que peut avoir votre expérience sur l’arbitrage national ? R : Je souhaite que la commission des arbitres programme une journée de réflexion sur l’arbitrage pour pouvoir partager mon expérience avec mes collègues.

Q : Où se situe actuellement le baskt-ball national ?

R : Comme j’aurais souhaité voir aussi le team national prendre part aux Jeux Olympiques, c’est un souhait mais pour y arriver il faut travailler durement dans le sport, il n’y a pas de secret, ce sont toujours les meilleurs qui arrivent. Puis ce n’est pas avec trente rencontres par saison, que les joueurs marocains vont atteindre leur meilleur niveau. Il faut professionnaliser notre championnat en matière de programmation.

Q : En conclusion

R : Je remercie ceux qui ont été derrière ma promotion dans le monde du basket. Ramadan Karim.
Entretien réalisé par Saïd B. CHERKI