MAROC : Le CMC ulcéré
Majliss Al Madina montré du doigt par le comité de la section
Que ressentez-vous lorsque vous réalisez un exploit et que votre tuteur ne s'en aperçoit même pas? De la déception? De l'amertume? De la colère? De l'indignation? Ou tout cela réuni?
En tous cas, c'est le sentiment qu'avait le parterre de journalistes invités par quelques membres et joueurs du Cercle municipal casablancais (CMC), section basket-ball. Ces derniers se sont montrés outrés par le dédain que leur a infligé leur comité directeur. Un dédain qui a ulcéré jusqu'aux journalistes, qui ont trouvé que nul n'a le droit de traiter une section sportive ainsi.
Et encore moins lorsque cette section vous offre un titre, une accession en l'occurrence. Il n'y a pas là de quoi avoir honte ! «Aucun membre de cet honorable comité n'a, pris la peine de prendre le téléphone pour nous féliciter! Faire un geste à notre égard, je pense que les honorables membres n'y ont même pas pensé !», s'indigne un membre de la section présent. Trop, c'est trop ! Le dédain est tellement flagrant que Khalid Benacer, par respect pour son comité et la presse, est venu à la conférence et a décidé de geler sa candidature en attendant d'y voir plus clair.
Pour le moment, les perspectives sont nulles.
Le prestigieux club de la métropole (le terme n'est pas métaphorique ; car le club appartient effectivement à la métropole) a organisé via des membres du comité ce point de presse au cours duquel les Mohamed Charef, Brahim et Bouchaîb El Guers et des joueurs venus en renfort ont exprimé leur colère et leur indignation à l'encontre du Majliss al Madina pour le désintérêt complet dont il a fait preuve à leur égard.
Le CMC, au cas où certains membres du comité directeur ne le sauraient pas, est un club chargé d'histoire. Il a été (et il est toujours) le club du peuple. Ceux qui ne pouvaient rejoindre les autres clubs casablancais pour une raison ou une autre, trouvaient toujours refuge au CMC. Ils sont de Hay Hassani, de Hay Mohammadi, de Aïn Sebaa, de Bernoussi, d'El Fida… de partout !
Aujourd'hui, après 20 ans de purgatoire, le CMC basket retrouve, de haute lutte, l'élite, qu'il n'aurait jamais dû quitter. Mais les choses étant ce qu'elles sont, les plus fidèles sont restés collés au club. Pour le meilleur et pour le pire ! Ils se sont sacrifiés, ont puisé dans leur propre bourse. Pire encore! Le CMC est devenu le seul club où les joueurs, au lieu de recevoir des primes, cotisent pour maintenir la tête du club hors de l'eau.
Une anecdote parmi d'autres. Lorsque le comité de la section a demandé à se déplacer à Agadir pour y jouer la finale de la DII, le comité directeur lui a affecté une estafette (voir notre photo) «hermétique» pour que 20 joueurs, un soigneur et le coach y accomplissent le voyage jusqu'à… Agadir ! 500 km dans une voiture fermée pour des basketteurs qui sont en principe grands, très grands de taille, c'est une honte !
Il y aurait même un membre du comité directeur qui aurait lancé cette réflexion qui mérite que l'on s'y attarde. Il aurait dit au président de la section : «Estime-toi heureux que tu aies la salle, l'eau et l'électricité !».
Quel culot ! Un membre qui n'a peut-être jamais touché un ballon de basket de sa vie, peut-être même jamais touché un ballon tout court.
«Il y a un très grand budget pour le sport. Et certains membres organisent des manifestations bidons et aménagent des espaces de sport très en deçà des budgets déclarés. Une fois qu'ils ont empoché le pactole, les manifestations de circonstance prennent fin, mais les budgets restent presque intacts, alors que d'autres clubs sont en train de mourir tout en lançant des SOS qui restent sans échos.
C'est ce qu'a fait le CMC…. et jusqu'à présent aucun réponse. Verra-t-on le CMC dans le gotha des grands la saison prochaine? Ce n'est pas sûr !
A moins que le Majliss pointé du doigt par le comité ne retrouve des scrupules.
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Adieu noblesse du sport !
Le Majliss Al Madina a été montré du doigt par le comité de l'un des plus glorieux club du Maroc, en l'occurrence le Cercle municipal de Casablanca (CMC). Il faut avoir un sacré culot pour dédaigner un club de cette manière.Comment ose-t-on traiter des jeunes joueurs qui, tout une saison durant, se sont tués à réaliser un résultat grandiose, l'accession, en l'occurrence.
Comment ose-t-on négliger un comité qui toute une saison durant s'est évertué à éviter au Majliss les tracas inhérents à la marche d'un club. Comité et joueurs s'attendaient à un geste de compréhension, à un coup de téléphone d'encouragement, à l'organisation d'une réception aussi modeste soit-elle, qui aurait remonté le moral des troupes… rien !
Un silence tellement épais qu'on pourrait le couper au couteau. Si les premiers responsables du sport traitent les pratiquants de cette façon, adieu la noblesse du sport et adieu le devoir, pour lequel le peuple a élu ses… serviteurs!
Mohamed Mellouk | LE MATIN
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