MALI: Le basket-ball exhume sa crise

Si beaucoup de maliens ont été surpris d’apprendre par RFI la situation de crise que connaît le basket-ball malien, les observateurs avertis savent que derrière l’abattage médiatique sans précédent, devenu un exercice prisé du bureau fédéral, la réalité sur le terrain est très désastreuse.

Revenir sur le bilan catastrophique des Aigles hommes et dames serait de la redondance. Parler de la gestion plus qu’approximative de la participation du Mali aux derniers championnats d’Afrique (recrutement inapproprié et médiatique d'un entraîneur expatrié, sélection sans grande lucidité, etc.…), faire le bilan négatif de l’organisation des conférences (l’affaire Salif Niagando) seraient des rappels lointains. A la télévision même, les déroutes sont transformées en victoires. Le Président du bureau fédéral a même déclaré de façon officielle devant les plus hauts responsables du pays que le Mali organisera les prochains championnats d’Afrique. Pourtant c’est bel et bien l’Angola qui organisera ce championnat. Toujours à la télévision, le bureau fédéral a déclaré que les résultats du Mali sont meilleurs avec les joueurs professionnels. Personne n’est dupe. Les résultats sont là et, la comparaison est facile. En fait, si depuis environ une décennie, une diète s’est installée au niveau des résultats (le Mali n’étant plus abonné aux premières loges du basket-ball africain), c’est actuellement la crise institutionnelle qui s’exacerbe. Le Conseil national tenu à Sikasso a laissé béantes, les mésententes entre les membres du bureau fédéral. Au cours de ce Conseil, il faut souligner que la tentative avortée du Président du bureau fédéral de mettre en place un bureau sur mesure en essayant d’évincer le monument que représente aujourd’hui Salimata Maïga dite Bébé de la place stratégique de Secrétaire général, a fini par affaiblir totalement le B.F dans ce qui reste de sa cohésion.

En ce moment l’affaire de la joueuse Méya Tirera (opposant le Réal et le Djoliba) semble t-il a été tranché par le B.F ou une partie du bureau au mépris des règles élémentaires de transparence et de déontologie. Cette affaire, à rebondissements certains, va, dans les jours prochains, animer, l’actualité du basket-ball. Il faut noter qu’un mémorandum envoyé au B.F par le bureau de la ligue de Bamako et les présidents et secrétaires généraux des associations et centres affiliés fustige le comportement dictatorial du B.F qui viole les textes et ne respecte pas le délai de convocation et d’envoi des documents. Il y est souligné et cela est extrêmement grave dans le contexte actuel ‘’l’absence de tout rapport moral lors du conseil national".

Cette forme de gestion opaque rappelle, dans un passé pas lointain, certains comportements de l'ancienne fédération de football en ce sens que le B.F manque d'écoute et méprise, ceux dans le basket par qui il existe et sur les résultats desquels, sans rien apporter comme appui, il s'accroche. (La victoire des dames du Djoliba a véritablement intéressé le B.F quand il s'est agi de monter à Koulouba mais pas pendant la préparation et cela continue). Le cri de cœur du coach du Djoliba, Mohamed Salia Maïga vis à vis du bureau fédéral il y a quelques semaines à la télévision nationale est un pan de cette réalité. Les autorités doivent se montrer vigilantes dès à présent, car le sport tout autant qu’il sert de lien peut créer des situations que nul ne maîtrise. Un certain 27 mars en est la preuve. Toutefois dans la gestion du genre, il est bon d’avoir des solutions adaptées aux problèmes présents et non privilégier comme cela s’est passé à Ségou au niveau de la fédération de football des solutions de façade faites d’embrassades hypocrites sans ancrage dans la vérité, la seule qui compte sur un stade.
Gouro Diallo Lafiabougou